Hypnagogic States : la chronique
Vous n’en avez pas rêvé et pourtant Robert Smith l’a fait. Un mini EP de remixes pour faire patienter les fans en attendant le 28 octobre, date de sortie prévue pour 4:13 Dream. Alors... que fallait-il attendre de cet Hypnagogic States ? On savait dès l’origine que cet EP ne serait pas un chef d’œuvre. Dès lors le choix est simple : déception ou agréable surprise ? Voyons cela...
Mais tout d’abord quelques mots sur le pourquoi du comment... Certes, le but premier de "Hypnagogic States" est donc de nous donner un os à ronger en attendant la sortie de "4 :13 Dream". Mais à y regarder de plus près, on pourrait trouver d’autres raisons plus stratégiques. Récemment, Robert Smith était bougon : il se plaignait à qui voulait bien l’entendre (soit pas mal de monde quand même, faut dire qu’il est aimé le bougre) que The Cure était spolié, non pas par le grand capital, mais par les radios US qui refusaient de diffuser les singles. Dès lors, quoi de mieux que de faire appel à des groupes ayant du succès outre atlantique pour remixer les dits singles afin d’être plus présents sur les ondes ricaines et par la même occasion d’intéresser un public plus jeune. La démarche est exactement la même que lorsque Robert Smith participa à l’album des Blink 182. Car autrement, comment expliquer le choix des groupes ayant collaboré à cet "Hypnagogic States" ? Car il faudra qu’on nous explique comment Smith, d’habitude si pointu en matière musicale, ait pu faire appel à des artistes tels que 30 seconds to mars ou My Chemical Romance... Si le choix de 65 Days of Static apparaît comme logique, ce n’est pas le cas pour les autres...
Cette précision étant faite, intéressons nous donc maintenant à la forme, à savoir la musique elle-même. On l’a dit, il ne fallait pas s’attendre à quelque chose de grandiose. Et bien on est loin du compte... Il serait simple de dire que "Hypnagogic States" est un album (pardon... mini EP...) de feignants (un refrain déjà entendu du temps de "Mixed Up" en 1990). Par contre on peut dire que c’est une belle perte de temps. Car autant l’avouer, ce disque ne sert à rien. Les remixes sont fades et prétextes à utiliser des sons electro (pour ne pas dire dance...) plus kitchs les uns que les autres. Car aucun des 5 titres présents n’arrivent à la cheville des originaux (mais fallait-il vraiment le préciser ?). Il faut toutefois noter que certaines versions présentées ici sont plus que des remixes : ce sont de véritables ré-interprétations. Tel est le cas de "The Perfect Boy", arrangé à la sauce emo core fm chère à Fall Out Boy en charge de ce travail de relecture. Une bien belle tentative, inutile, mais bien belle quand même... Et on attendait également beaucoup des 65 Days of Static qui propose un remix global (soit les 4 singles ré-arrangés dans un seul et même morceau) de plus de 21 minutes. Si le titre débute plutôt bien, on déchante bien vite. Loin de faire mieux que leurs compagnons de route, les 65 Days of Static tombent tête la première dans le piège du remix facile : pas de grandes trouvailles musicales, quelques effets sur les voix pas très originaux et une ribambelle de sons plus communs les uns que les autres.
Certes, le domaine des remixes est particulier. Certains apprécient, d’autres les rejettent en bloc. Mais il y a fort à parier que les amateurs ne trouveront pas avec "Hypnagogic States" de quoi satisfaire leurs envies. Les autres se dispenseront de cet achat et attendront le mois d’octobre pour goûter (espérons le...) à de la bonne musique...