Le PDG de Live Nation à propos d’un concert de The Cure : « C’est un très bon produit que les gens achèteront, comme ils achèteront un sac Gucci »
Michael Rapino, PDG de Live Nation, a participé à un podcast où il est revenu sur les récentes polémiques liées aux prix des billets pour les concerts de The Cure. S'il reconnaît que des efforts sont à faire, il assume que les tarifs élevés sont justifiés par la qualité de l'événement... Et de comparer le groupe à un sac de luxe...
Live Nation est un mastodonte de l'entertainment aux États-Unis et dans le monde. Après sa fusion en 2010 avec Ticketmaster, créant ainsi Live Nation Entertainment, la société américaine basée à Beverly Hills (tout un symbole...) s'est positionnée comme l'organisateur principal de concerts en rajoutant la vente de billets à ses compétences.
Il ne vous aura pas échappé qu'au cours de ses dernières semaines, Live Nation s'est retrouvée dans la tourmente suite aux critiques de Robert Smith (rejoint par d'autres artistes tel que Neil Young, dont l'intégrité n'est plus à démontrer) concernant les prix prohibitifs des billets pour la tournée US du Lost World Tour 2023. Et dans un récent podcast, son PDG Michael Rapino a évoqué ces controverses et a balancé quelques phrases qui en disent long sur l'état d'esprit de l'entreprise.
"Nous sommes fiers de l'équipe de Ticketmaster. Nous avons beaucoup travaillé avec Robert pour que les billets soient non transférables et que la revente se fasse au même prix. Je ne pouvais pas accepter d'ajouter des frais de services de 20 $ à des billets qui coûtent 20 $, nous avons donc décidé de rembourser 10 $ aux fans. Live Nation a assumé le coût de ce remboursement car nous avons pensé que cela valait la peine d'envoyer le bon message".
Si on peut féliciter Live Nation d'avoir œuvré pour rendre accessibles les concerts de The Cure au plus grand nombre, la suite de l'intervention de Rapino est plus problématique : "Les fans sont prêts à payer des prix élevés, même ceux gonflés par la tarification dynamique, car ils voient les concerts comme un moment vraiment spécial dans leur vie, un moment magique qui a lieu peut-être deux fois par an. C'est bien moins cher que Disneyland, le Super Bowl, ou les phases éliminatoires de la NFL ou de la NBA. Donc au final c'est vraiment accessible". Et de comparer ensuite un concert à l'achat d'un sac de luxe : "C'est un très bon produit que les gens achèteront, comme ils achèteront un sac Gucci. Ils achèteront des moments de vie dont ils profiteront et se souviendront. C'est un business où nous pouvons faire payer davantage. Je ne dis pas qu'il faut le faire de manière excessive mais c'est une grande performance de deux heures dans une vie qui se produit une fois tous les trois ou quatre ans sur ce marché. Vous n'avez pas à vous sous-estimer, les personnes avec des revenus modestes ou moyens viendront vous voir dans une salle pour cette soirée spéciale".
S'il est évident que les frais d'organisation (carburant, main-d'œuvre, transport, éclairage, etc.) ont bondi suite à l'inflation - Michael Rapino donne le chiffre de 19 % d'augmentation par rapport à 2019 - justifier des prix exorbitants par le caractère exceptionnel d'un concert de The Cure semble un peu léger. Surtout, comparer le groupe à un produit tel qu'un sac à main (fusse-t-il de la meilleure qualité possible), est extrêmement maladroit à mon sens. En tout cas, il y a en un qui ne devrait pas apprécier l'image...
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