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Los Angeles / Lol Tolhurst, Budgie & Jacknife Lee

Il n'est (malheureusement) pas encore temps de chroniquer le nouvel album de The Cure. Alors on se rabat sur celui de Lol Tolhurst, Budgie et Jacknife Lee sorti en novembre 2023. Et c'est une (très) agréable surprise.

Dans le monde de la musique alternative, les collabs sont souvent à l'origine des œuvres les plus intrigantes. Et c'est précisément le cas de l'album Los Angeles, fruit de la collaboration - pas si étonnante que ça - entre Lol Tolhurst (ex The Cure, Levinhurst), Budgie (ex Siouxie & The Banshees, The Creatures) et le producteur Jacknife Lee ( U2, R.E.M., Snow Patrol, Bloc Party, Editors, Weezer, The Cars). Dès les premières notes, Los Angeles se révèle être une expérience immersive et homogène, avec une montée en puissance de l'ambiance bien perceptible au fil de ses 13 titres.


Dans Los Angeles, la batterie de Budgie se distingue comme un pilier essentiel. Réputé pour son habilité, le batteur livre des performances remarquables, conférant à chaque morceau une énergie palpable, pesante - dans le bon sens du terme - et une dimension tribale envoûtante. Il est vrai que Lol Tolhurst est également batteur. Mais on imagine que ce que l'on entend est essentiellement le fruit du talent de l'ex-batteur de Siouxie...

Ceci dit, Los Angeles ne se contente pas de se reposer sur ses propres forces. En effet, l'album accueille un panel d'invités de haute volée. On notera la présence de Bobbie Gillespie, charismatique chanteur de Primal Scream, James Murphy (LCD Soundsystem) et The Edge (U2). Leurs contributions apportent une richesse supplémentaire à l'ensemble, élargissant les horizons sonores de l'album.

Le single éponyme, Los Angeles, sorti en juillet 2023, reflète à mon sens parfaitement l'essence de l'album : accrocheur et habilement construit. La batterie, omniprésente, confère à ce titre une dimension entêtante, tandis que les arrangements électroniques lui donnent une touche contemporaine. À noter que la version album de ce titre gagne presque 3 minutes par rapport à la version single. De fait, il est mieux construit et beaucoup plus intéressant !

La version album de Los Angeles

Mais c'est surtout dans la dynamique de la section rythmique que réside la force de Los Angeles. Cet album, véritable ode aux batteurs, offre également de belles envolées oniriques, à l'image du final du titre Bodies. Sans surprise, l'empreinte indéniable de l'influence de The Cure se fait également ressentir, notamment à travers des morceaux comme Travel Channel, dont la batterie rappelle avec nostalgie The Snakepit sur l'album Kiss Me Kiss Me Kiss Me (1987). Plus généralement - et très personnellement - j'entends beaucoup The Top (1984) dans ce Los Angeles, mais avec une approche résolument contemporaine.

En explorant les méandres de Los Angeles, on perçoit clairement l'influence du Trip Hop, évoquant par moments quelques sonorités arrachées à Massive Attack. Et malgré des arrangements électro sophistiqués, le son demeure étrangement organique, conférant à l'ensemble une chaleur singulière et une grande profondeur émotionnelle.

À travers ses 13 titres, dont seulement deux sont sans featuring, Los Angeles offre un voyage musical captivant, où chaque battement résonne avec une intensité palpable. Cet album, à la croisée des genres et des influences, s'impose comme une belle expérience sensorielle. Et je dois avouer que je m'attendais pas du tout à ça, pensant (à tort) que la platitude attendait au tournant. Et c'est en fait tout le contraire. Bref... Je vous le recommande chaudement !

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