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Faith

Sorti le 14/04/1981


LP Fix 6/MC Fixc 6/CD 827 687-2
The Holy Hour(4:25) – Primary(3:35) – Other Voices(4:28) All Cats Are Gray(5:28) – The Funeral Party(4:14) – Doubt(3:11) The Drowning Man(4:50) – Faith(6:43)
+ Carnage Visors (27:51) sur la version Deluxe Edition

Deluxe Edition (27.04.2005) / CD#2
FAITH: RARITIES 1980-1981
01. FAITH (RS home demo)
02. DOUBT (RS home demo)
03. DROWNING (group home demo)
04. THE HOLY HOUR (group home demo)
05. PRIMARY (studio out-take)
06. GOING HOME TIME (studio out-take)
07.THE VIOLIN SONG (studio out-take)
08. A NORMAL STORY (studio out-take)
09. ALL CATS ARE GREY (live)
10. THE FUNERAL PARTY (live)
11. OTHER VOICES (live)
12. THE DROWNING MAN (live)
13. FAITH (live)
14. FOREVER (live)
15. CHARLOTTE SOMETIMES (single)

À propos de Faith...

Le 14 avril 1981 marquait une date clé dans l'histoire de The Cure et du paysage musical avec la sortie de "Faith", qui prolonge l'atmosphère sombre et introspective initiée avec "Seventeen Seconds". Cette période, souvent qualifiée de "phase gothique précoce" du groupe , allait culminer avec l'album suivant, "Pornography".  

En 1981, le monde de la musique était en pleine mutation. Le post-punk, né de l'énergie brute du punk, explorait de nouvelles avenues stylistiques, incorporant des éléments de funk, d'électronique, de jazz et de musique de club. Si certains observateurs de l'époque voyaient émerger la "New Pop", pour The Cure, cette année fut celle de la consolidation d'une identité sonore unique. Après un premier album plus orienté rock, "Seventeen Seconds" avait déjà marqué un tournant vers des sonorités plus sombres et atmosphériques. "Faith" s'inscrivait dans cette continuité, devenant une sorte de modèle pour la direction que prendrait le groupe, les établissant comme un groupe culte majeur.  

Les thèmes abordés dans "Faith" sont profondément ancrés dans le deuil, la désillusion et le doute. Plusieurs événements personnels ont marqué cette période pour les membres du groupe, notamment le décès de proches et la maladie de la mère de Lol Tolhurst. Robert Smith, en particulier, traversait une crise spirituelle, cherchant un sens à la foi dans les églises de son enfance sans succès. Cette quête infructueuse a nourri les paroles de l'album, qui explorent une nouvelle perspective sur la foi, oscillant entre le rejet des croyances inculquées dans la jeunesse et un requiem pour les disparus.  

L'enregistrement de "Faith", qui s'est déroulé entre septembre 1980 et mars 1981, fut un processus laborieux, marqué par des difficultés et des tensions. Contrairement à "Seventeen Seconds", enregistré en une semaine, "Faith" a nécessité de constants remaniements dans cinq studios différents de Londres. L'usage de cocaïne par les membres du groupe a également compliqué la tâche. Anecdote amusante (ou peut-être pas tant que ça pour l'époque) : Robert Smith raconte avoir parfois oublié qu'il était le chanteur lors de l'enregistrement de "The Drowning Man". Malgré les pressions du label pour sortir un album chaque année, le groupe a persévéré pour atteindre le son désiré, caractérisé par une réverbération profonde et des échos persistants.  

La réception critique de "Faith" à sa sortie fut mitigée, voire polarisée. Certains, comme John Gill de Sounds, ont noté une évolution significative par rapport aux travaux précédents, évoquant des influences de Pink Floyd et des Doors, tout en soulignant la nécessité d'une implication personnelle de l'auditeur pour apprécier l'album. Melody Maker a salué l'album pour sa richesse et sa puissance. Cependant, d'autres ont été beaucoup plus critiques. Ray Lowry de NME l'a qualifié de dénué de sens, le comparant au "visage moderne du Pink Floydisme". Mike Nicholls de Record Mirror a estimé que The Cure restait englué dans un "doom-mongering éculé" rappelant Joy Division, qualifiant "Faith" de "creux, superficiel, prétentieux". Avec le recul, Chris True d'AllMusic le considère comme l'un des albums les plus sous-estimés et magnifiques de The Cure. En 2010, Fact l'a même classé parmi les 20 meilleurs albums gothiques de tous les temps.  

Plusieurs morceaux de "Faith" sont devenus emblématiques pour les fans et ont marqué l'histoire du groupe. "Primary", sorti en single avant l'album, explore avec une mélancolie sous-jacente le thème du vieillissement et de la perte de l'innocence. "The Holy Hour" introduit l'album avec une atmosphère sombre et une réflexion sur les rituels religieux. "All Cats Are Grey", avec son ambiance éthérée, est souvent interprété comme une méditation sur la finitude. "The Funeral Party" évoque le deuil et la perte, thèmes particulièrement prégnants pour le groupe à cette époque. Enfin, la chanson titre, "Faith", conclut l'album sur une note ambivalente, où Robert Smith reconnaît n'avoir plus que la foi comme béquille. Il est intéressant de noter que "Faith" fut le premier album de The Cure à utiliser une basse à six cordes, notamment sur le morceau "All Cats Are Grey" où Robert Smith joue des claviers et du piano sans aucune guitare.  

Un autre fait marquant lié à "Faith" est la sortie en cassette uniquement du morceau instrumental "Carnage Visors", qui servait de bande son au court-métrage animé du même nom réalisé par Ric Gallup, le frère de Simon Gallup. Ce film était projeté en ouverture des concerts de la tournée "Picture Tour" de 1981, en remplacement d'un groupe de première partie. La légende raconte que seules quelques copies du film existent encore, détenues par Robert Smith, Simon Gallup et Lol Tolhurst.  

En conclusion, "Faith" reste un album charnière dans la discographie de The Cure, marquant une étape cruciale dans l'évolution de leur sonorité et explorant des thèmes sombres et profonds qui ont résonné auprès de nombreux fans. Son atmosphère unique et son introspection en font une œuvre marquante du post-punk.

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