The Cure, le spleen idéal : le dernier hors série des Inrocks
L’hebdomadaire Les Inrocks a sorti le 21 octobre The Cure, le spleen idéal, un hors série très complet de 100 pages. Du beau boulot.
À vrai dire, je n’étais pas sûr que ce hors série soit récent… Vendredi, je suis tombé dessus par hasard, au détour d’une page Web. J’ai alors fouiné sur le site des Inrocks… mais rien. Et puis j’ai fait ce que tout fan de Cure fait quand il veut une info fiable et sérieuse : je suis allé sur A Chain Of Flowers. Et j’aurais dû commencer par là. Car effectivement un article publié vendredi matin aborde le sujet…
Bref, je me suis procuré le magazine et le sommaire semblait alléchant… Jugez plutôt :
Des débuts au statut de « monstres sacrés »
La carrière du groupe est traité en 5 grandes périodes, des débuts jusqu’à aujourd’hui. On retrouve les sujets habituels pour ce type de hors série. À savoir : la genèse du groupe, ses spécificités (son, look, esthétique, etc.), un entretien avec Robert Smith (datant de 1989), les liens avec Tim Pope, les héritiers, etc.
Article après article, ce Spleen idéal retrace l’évolution du groupe. Et c’est un vrai plaisir de suivre cette aventure. Un récit qui met bien en évidence les talents de Smith pour créer un groupe à son image et assurer, années après années, son succès. Patiemment, avec intelligence, Robert Smith a su prendre les décisions (dignes parfois d’un petit dictateur) pour que le vaisseau Cure aille de l’avant.
On (re)découvre donc beaucoup de choses que l’on sait (peut-être) déjà. Mais ce hors série, et c’est là un gros point positif, n’est pas centré que sur The Cure. En abordant le contexte, tant politique, social et musical, les auteurs nous présente le groupe à travers le prisme de leur époque. Certes, ce n’est pas nouveau, d’autres l’ont fait avant eux. Mais (très) rarement de manière aussi complète. Tous les sujets sont ici traités avec minutie, les différentes analyses de l’oeuvre de Robert Smith sont passionnantes. Certains thèmes, extra musicaux, sont également présentés : on en apprend par exemple un peu plus sur Mary Poole. À noter une petite curiosité : une interview de 1989 réalisée pour le défunt magazine Best sur le mode « visite médicale », où Robert Smith est interrogé sur sa santé et son corps. Exemple :
– As-tu beaucoup pratiqué la masturbation ?
(Robert Smith) : Non, pas particulièrement. J’ai toujours préféré avoir de la compagnie.
Et donc ?
Au final, qu’apprend-t-on avec ce hors série spécial The Cure ? Pas grand chose que le fan hardcore ne sache déjà. Ah si : j’ai appris que l’autre célébrité locale de Crawley était un serial killer surnommé The Acid Bath Murderer (même si vous n’avez que de vagues notions d’anglais, vous aurez compris quelle était sa « spécialité »…).
Cette parution s’adresse donc avant tout à ceux qui souhaitent découvrir l’univers du groupe : d’où ils viennent, pourquoi et comment ils font cette musique parfois pop, souvent mélancolique, mais toujours sincère et captivante.
Mais réduire The Cure, le spleen parfait à une affaire de curistes néophytes, serait une erreur. Déjà parce que la majorité des personnes qui achèteront ce hors série seront des fans, ravis de trouver de quoi lire en version papier. On a beau dire, ça a du charme d’avoir un « vrai » magazine entre les mains qui parle de son groupe préféré… Et ensuite, la complémentarité entre les articles aide à dresser un tableau vraiment complet de ce qu’est The Cure. Même les sujets prévisibles sont traités de manière assez rafraîchissante. Et enfin, pour ne rien gâcher, le style est agréable. Parfois un peu trop soutenu (ce sont les Inrocks quand même…), mais ça reste très accessible.
Bref… Un achat que je vous conseille !
The Cure – Le spleen idéal
Hors série #81
Les Inrockuptibles
8,50 €